Paranoïa Critique

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Paranoïa Critique

A droite, à gauche, devant et
Derrière, des murs. Non pas d'or,
Mais de murmures et d'idées
Qui l'herbe fauchent près de mon corps.
Et la fuite devient alors
De tout espoir le plus heureux
Si ne m'attendait pas dehors
Le grand monde qui ma mort veut.

Ainsi chez moi je suis cloitré,
Surveillant le poison qui dort
Dans les casseroles cuivrées
De mon cuisinier, le plus fort
Des esclaves voulant ma mort,
Le plus sournois, le moins peureux,
Avec qui gaiement collabore
Le grand monde qui ma mort veut.

J'ose à peine me dénuder
De peur qu'une aiguille d'or
Vienne dans ma chair se planter
Et rendre mon très triste sort
A la Faucheuse de la Mort,
Plus puérile qu'un morveux,
Qui respire et qui malodore
Le grand monde qui ma mort veut.

Oh, vous m'attendez sur le port,
Prêt à trucider, faire feu,
A me noyer tel un vieux porc,
Toi, grand monde qui ma mort veut.

Tableau : Désintégration de la persistance de la mémoire - Salvador Dali