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La Flamelosphère
3 mai 2009

Maman est violée, défigurée et agitée

    ... du Chocolat Lanvin.

    Bon, eh bien, comme je le constate, je suis revenu d'Espagne. Un voyage qui aurait valu réellement le coup si il n'avait duré que trois ou quatre jours au lieu d'une semaine, et encore... A quand cette téléportation, cette ubiquité que la science-fiction nous a promise? A quand le distrans? Les voyages sont bien trop long, certes...

    Mais ils laissent le temps à la réflexion, où le laisserait réellement, si seulement il n'y avait pas le bruit du moteur, celui de la radio, celui des crachats des ondes brouillantes, le hurlement des freins, les gens autours qui s'engueulent, les klaxons, les sirènes d'ambulance, les sirènes de pompier, les sirènes de gendarmes, les douaniers con et l'asphalte beuglant.

    Mais ils laissent le temps à l'admiration, où le laisserait, si seulement il n'y avait pas la laideur infâme du gris du goudron sur les vert des plateaux, celle des panneaux indicateurs sur le flamboiement du crépuscule, les pylônes de la sncf et de l'edf implanté là où la nature avait enfoncé ses doigts, les nationales au beau milieu des forêts, les ponts de Millau et autre architecture spectaculaire au milieu de l'immensité d'une vallée plus belle que le creux d'un sein, les avions violant l'hymen azuré des nuages, les hélicopters pénétrant la virginité perdue d'une ciel du Perigord, des grues et des engins comme les instruments d'une chirurgie anti-esthétique de la nature. Avait-elle demandé à être défigurée?

    Mais il laissent le temps au repose, où le laisserait, si seulement il n'y avait pas la vitesse, instable, les virages sur virage, les chauffard, les queues de poisson, les accidents, les embouteillages, les coup de frein trop prononcé, les accélérations trop acentuées, les ralentisseurs trop gros, les routes trop mal raccomodées, l'odeur de l'asphalte, l'odeur des gazs d'échappement, l'odeur de l'air pur qui ne l'est plus, l'odeur de l'eau pur qui ne l'est plus, le café infâme et les prix exorbitants.

    Malgrès tout cela, on trouve quand même la force de rêver un peu en imaginant des bandes entières de tortues, des lyres et des joyaux dans les nuages rougis par le coucher du soleil, ce petit topaze trépignant qui tourne, feu follet flamboyant, qui plonge vers le quartz rose et le rubis sanguin, puis vers plus rien, laissant au diamant lunaire le soin d'eclairer de mille couleurs en une, pâlement, la surface de la terre.

    Et encore, peut-être serait elle plus belle, plus beaux elle et son cortège d'étoile, si il n'y avait pas pour les cacher la lumière de la ville, la lumière des voitures, la lumière des lampadaires de l'autoroute, la lumière des lampadaires des nationales, la lumière des lampadaires des départementales, la lumière des lambapdaires des rues, la lumière des lampes des maisons et des entreprises, les lampions des câble électriques, les clignotant des avions et des hélico, sans parler des spots des boites de nuit... Ni l'opacité des nuages noircit de dioxyde de carbone, l'opacité des talus bordant les routes, l'opacité du toit de la voiture, et l'opacité de mes paupières qui s'endorment...

    Pourtant, c'est bien en fermant les paupières qu'on voit le monde sous l'angle le plus beau. J'en reste convaincu.
    Qu'on retire tout ça. Ca ne nous mèneras à rien, sinon à la honte.
    Utopie, ma parole...


    Malgré tout cela, encore, il reste heureusement le rêve et les mots!

Es-tu l'Été, l'Hiver, la fille des solstices,
La feuille et le bois vert, prêtresse du printemps,
Ondine de mousse sur le sable glissant,
Diane des souches couronnée de silice,
Iluminée du lys enfanté par le temps
Et née des quatre vents que la nature tisse?

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