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La Flamelosphère
1 mars 2008

La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ?

    De tous les êtres vivants, l'être humain est sans doute la seul doué de la faculté de penser et de réfléchir, de s'individualiser au sein du groupe social que constitue son espèce, à l'inverse de certaines espèce à la communauté sur-développée. Le principal moteur de cette aptitude est le fait que l'Homme est doué de la conscience de soit, c'est-à-dire de la capacité à se "rendre compte", au sens propre du terme, de ses actes : il est capable de dresser intérieurement, à partir des expériences antérieures dont il aura emmagasiné les protocoles et résultats, une liste de ces actes qu'il a commit et commet, tout en prenant et déduisant les conséquences liées à ces actes.
    Par ailleurs, l'Homme est capable d'assimiler des connaissances par rapport à sa propre condition, que celle-ci soit physique ou psychologique: l'Homme est capable de se connaitre soi-même, à entendre par là admettre ses limites physique et physiologique, ses qualités et défauts intellectuels, ses traits comportementaux, etc... Un autre versant de la "connaissance de soi" est celui de pouvoir attribuer une cause ou un but à ses actes, à les expliquer à partir des connaissances que l'individu possède de lui spontanément, de façon innée.
    La capacité d'un individu à constater ses propre actions constitue-t-elle une connaissance que ce même individu possède de soi ?
    Je répondrais que dans la majorité des cas, un individu quelconque (sauf exceptions médicales, névrosées, etc...) est capable de fournir un but ou de rendre compte d'une cause à chacun de ses actes grâce à l'utilisation de sa conscience pour en tirer des conclusions sur lui même, mais je soulignerai également es quelques cas où la capacité de constatation que constitue la conscience humaine n'est pas suffisante pour expliquer par soi-même ces actes. Il sera toutefois de bonne foi de constater que dans chacun des cas, l'Homme n'est capable de se connaitre soi-même qu'en tirant qu'en tirant des conclusions de ses expériences passées.

    Il est donc logique d'admettre que lorsque l'Homme prend conscience de ses actes et les constate, il est généralement capable d'en tirer par lui même une conclusion sur soit même, ou de conforter une conclusion qu'il avait déjà tiré d'une épreuve antérieure.
    Pour les psychanalystes, l'Homme prend conscience à partir du moment où il est capable d'admettre que l'être qu'il observe dans le miroir n'est pas un intrus extérieur, un étranger venue s'incruster dans son monde, mais n'est autre que lui-même. A partir du moment donc où un individu (souvent vers la petite enfance) prend conscience de soi, l'observation à travers le miroir est un exemple primordial qui prouve que la conscience de soit peut apporter une connaissance sur soi même : si l'Homme admet que l'image qui lui est renvoyée par la surface plane et froide est l'image que les autres perçoivent de lui-même, il en tirera la conclusion de son apparence physique, qui ne peut être acquise autrement que par prise de conscience, quel que soit le moyen de renvoi de l'image. Il se connaitra alors facialement, et cela constituera la première connaissance de soi dans la vie d'un individu. Tout comme la vue, les autres sens sont des moteurs de la connaissance humaine : les sensations d'un individu, lorsqu'il en prend conscience, constitue également une connaisance de soit. Prenons comme exemple le goût : un homme mange un gâteau. Il en ressent, à travers le sens gustatif, du plaisir ou du dégout, l'amenant ainsi à conclure sur ses goûts en matières d'aliment. En suivant à chaque événement ces étapes, l'Homme est capable, peut à peut, de dresser une cartographie de soi, en tant que connaissance profonde de sa conscience, et ainsi attribuer un but à ses actions. Il pourra manger le même gâteau dans le but de se procurer du plaisir gustatif; il pourra se regarder à nouveau dans le miroir pour acquérir une image faciale de soi plus précise : il aura une connaissance de soi à partir de sa conscience même. On peut donc tirer la conclusion que, dans la plupart des cas, l'homme est capable d'acquérir une connaissance de soit à partir de la prise de conscience des actes dont il est l'auteur, et de leur conséquence, pour finalement devenir apte à fournir une justification à ses actes lorsqu'ils sont similaires à ceux dont il a déjà fait l'épreuve.


    Sur ce même raisonnement, on peut donc définir le cas où la conscience de l'Homme de ses propres actes ne suffit pas pour autant à expliquer ces actes et d'en tirer des connaissances de soi.
    L'un des exemples les plus flagrant est sans doute le rêve, qui, puisqu'il est produit par l'Homme, par son psychisme et son corps (et peut donc se porter à une échelle et physique et mentale), est un acte en soi. Depuis qu'il existe, lorsque l'Homme dort, ils lui viennent à l'esprit des images, des sons, des sensations, construites ou infondée, rationnelle ou irrationnelles, qui se présenté comme une dimension où l'Homme serait éveillé, alors qu'il est toujours profondément endormis. Il évident qu'au bout d'un temps de latence, s'échelonnant sur quelques années, l'homme prend conscience des ces mises en scène irréelles d'une fausse réalité par l'esprit. Il constate, prend conscience de la faculté de son esprit à fabriquer des sensations, des stimulations physiologiques, qui aboutissent aux rêves, mais ne sait pas quelle en est l'origine, et ce non pas dans le sens de l'origine physiologique, mais l'origine en soi, l'origine intrinsèque du rêve. J'emploierai donc plutôt le mot "cause" que "origine", pour éviter cette confusion avec l'origine scientifique du rêve, alors que nous parlons ici de la "cause", du but du rêve. L'homme ne connait donc pas ce but, cette cause qui pousse le corps à produire les rêves. Il ne pourra pas l'expliquer seul, et ne pourra attribuer une cause à ce rêve, tout simplement parce que présenté comme l'est un rêve, c'est à dire un mélange hétérogène et déstructuré, sans logique apparente, de sons, d'images, d'odeurs, de goût, de sensations reliées en peu de cas les unes parmi les autres, il ne pourra en tirer aucune connaissance de soi. Nous ne reviendrons toutefois pas sur le travail des psychanalystes, qui au fond, n'est pas intéressant,  étant basée sur des théories énoncée par un premier homme qui fut suivit par des centaines d'autres, et dont le bien fondé des affirmations n'est pas expliqué et est inexplicable, par ailleurs, ce qui m'amène non pas à contester la psychanalyse et à la remettre en cause, mais plutôt à la classer dans ce que j'appellerai les "sciences floues dont l'usage doit être minutieusement modéré et calculé", dans lesquelles je place également la théologie, la graphologie, etc... Mais là n'est pas notre question.
    Un deuxième exemple de cette insuffisance de la conscience réside dans les maladies psychologiques, les névroses : l'homme peut parfois faire preuve d'un comportement qu'il ne peut contrôler : diction soudaine et sans lien de cause à effet de propos orduriers (coprolalie), idée répétitive et obsessionnelles, lapsus, narcolepsie, T.O.C, oubli spontané sans prolongement dans le temps, etc... L'homme prend évidemment conscience de cela à partir du moment où ces névroses viennent perturber, à plus ou moins grande échelle, sa vie quotidienne (et je cite ici deux exemple horriblement handicapant que son la narcolepsie et la coprolalie), mais il est incapable d'en expliquer les raisons : il n'y a aucune doute que vu le handicap fourni par ces névroses, un individu malade exprimerait sans doute l'irrésistible envie de se débarrasser de ces gênes. Ici, la prise de conscience d'actes involontaires sans pouvoir les expliquer prouve également l'insuffisance de la conscience à fournir une connaissance de soi. Par ailleurs, la connaissance de l'inconscient n'est pas forcément moteur de la connaissance du Moi, et ce en le fait que c'est le psychanalyste qui révèle, après étude des propos par le biais d'une méthode que le patient ne connait pas, les tréfonds de l'inconscient et la "cause" de la névrose : comme je l'ai dit tout à l'heure, la psychanalyse est une "science dont il faut faire un usage minutieux et modéré". Ce que l'on nous révèle n'est pas forcément la vérité, et l'individu n'est pas forcé, à ce titre, d'en prendre conscience pleinement, de l'accepter, ce qui soulève la question de la véracité de propos et de l'établissement de la vérité que je ne traiterai pas ici, mais sans aucune doute dans un prochain billet.


On remarquera alors, finalement, que dans certains cas, la conscience de soi constitue une connaissance de soi, et que dans d'autres cas, elle n'en constitue pas une. Nonobstant cette différenciation, on notera que la connaissance de soi est acquise lors de la prise de conscience d'actions, intérieures ou extérieures à l'individu. On en déduit donc que c'est l'expérience, et la prise de conscience qui l'accompagne, qui apporte la connaissance de soi, et qu'on peu élargir à la Connaissance avec un "C" majuscule, car comme le dit Sartre : "Les actes définissent en ce qu'ils révèlent de nous la part de connaissance que nous avons acquise et que les autres peuvent acquérir à partir des miettes que l'on en laisse..."
    Prenons l'exemple d'un nageur. Après avoir nagé une trentaine de longueurs de bassin, il en déduira la suffisance de sa capacité physique à supporter un tel effort. S'il abandonne avant, il en déduira que le point où il s'est arrêté constitue une limite de prime abord de son endurance en natation. Je préciserai qu'il pourra par ailleurs réessayer de franchir cette limite pour la repousser, et que cet acte soulève la question La connaissance est-elle variable, doit-elle être remaniée?, à laquelle je répondrai sans doute dans un autre billet une fois que mon professeur de philo m'aura rendu ma p***** de copie (à dans un mois!).
    L'expérience est donc primordiale à l'acquisition de la connaissance, qu'elle soit innée ou non.


    En conclusion, j'affirmerai donc que la conscience constitue, dans la grande majorité des cas, une connaissance de soi, lorsque l'homme est capable d'expliquer et justifier ses actes; tandis que dans d'autres cas, l'Homme étant incapable de rendre une explication tangible et correcte de sont comportement, la conscience de soi ne constitue pas une connaissance de soi. Par ailleurs, l'expérience reste primordiale à l'acquisition de toute connaissance, en particulier donc de celle de soi. La conscience serait-elle donc capable d'exister sans connaissance, et inversement?


P.S : Cette disserte à obtenu 11/20, meilleure note sur une moyenne de classe de 7.5/20 o_O No comment, mon prof est sans doute un warrior... o_O

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Commentaires
G
LOL avec monsieur doudou le premier devoir de l'année et le dernier mdr!!
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