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La Flamelosphère
31 janvier 2009

Sélénéïade


Découvrez Moonspell!

   
elementalmoon___richard_sardhina

    C'est fou comme ce soir là j'ai faillit t'oublier. Oublier que tu étais là. Oublier que tu existais et que c'était si réconfortant de regarder la lumière qui se réfléchissait sur toi. Oublier que c'était si bon de voir miroiter les rêves sur ton visage et les Essences dans tes yeux. Oublier que ça me faisait tellement de bien de rester, là, marchant sans savoir où, avançant sans savoir vers, rester là, en mouvement rectiligne uniforme, presque immobile, au fond, dans ce sens; rester là à te regarder, sans que forcément tu me vois, détourner les yeux quand tu tentais d'attraper les miens. Ne rien laisser percer de plus que ce que tu sais déjà; la lumière bleue dont tu irradies révèle tellement de chose, elle a déjà mis à nu tellement de mes secrets, tellement de mes sentiments, tellement de ce que j'ai l'impression d'être, que si elle perçait à nouveau mes pupilles en face à face, j'hésite à savoir quelle monstruosité de ma nature humaine surgirai à travers mes regards, quelle faiblesse de mon coeur ferait céder la digue de mon cristallin. Je ne préfère pas imaginer, si à nouveau tes yeux pénétraient les miens avec toute la pure violence qui est celle de ta lumière pâle, mystérieuse et électrique; si  à nouveau cela arriverait, me retrouverai-je avec l'âme aussi nue que le premier jour, aussi dévoilée, agonisante à l'envers, faible et fragile qu'un nouveau né? J'ai préféré esquiver tes regards pour ne pas mourir des millions de fois, pour ne pas voir chacun des photons dont tu contrôlais la danse minutieuse et impalpable comme un petit morceau de miroir qui viendrait me crever et l'oeil, et le coeur, et l'âme.

    J'ai faillit oublier combien c'était se sentir bien que d'être ainsi à te voir et à te parler. J'ai faillit oublier combien ta présence m'était indispensable. Combien tu étais la seule source dans le désert aride de la nuit. Combien ton sourire était un croissance d'abondance, une corne resplendissante posée comme l'ultime joyau du diadème que la voie lactée crée en ceindant ton front de Rein de la Nuit. Combien, lorsque tu paraissais pleine et heureuse, tu luisait dans le ciel d'encre comme un joyau ardent du feu bleu de la parole Divine. Une pure énergie, un millier de facette de mystère. Une petite perfection, un diamant dur et pointu et intimidant. J'avais faillit oublier combien tu étais importante, en fait, ce soir là.

    Il a pourtant suffit que j'entende prononcer ton nom. Je marchais dans Rouen, et il faisait nuit. C'était l'hiver, et il n'était pas bien tard, pourtant. C'était de ces nuits où très tôt il fait très froid, et très sec. Un vent vient assècher ma gorge que je tente amèrement de protéger de ta fille la Glace et de ton fils le Froid. Je n'avais pas d'écharpe, parce que je n'en voulais pas. J'aimais cette sensation que tes enfants me donnaient, cette sensation de frissonner à chaque instant, comme si j'étais amoureux. Un frisson sans fin, et Dieu sait que j'était amoureux. Il n'y avait que toi à aimer. Je ne pouvais aimer que toi, après tout. Et je marchais en recul, parce que le temps ne pressait pas, après tout. Bientôt, ce serait la fête, bientôt, ce serait la joie dans la chaleur d'une salle, et il aurait fallu rire, et dire des choses amusantes pour que l'ambiance reste bonne, et boire un café, ou deux, et peut-être une bière si l'occasion de présenait. Et il aurait fallu ensuite rire à nouveau, et jouer, et s'amuser, et faire ainsi, parce que c'est ainsi que la vie fonctionne, quand tu n'es pas là, c'est surtout parce que, je suppose, c'est ainsi qu'elle DOIT fonctionner quand tu veilles. Alors le temps ne pressait pas, je n'avais pas hâte de devoir rire et boire et m'amuser. "Lord knows" que ce n'est pas en ces choses que j'ai jamais réussis à me concrétiser en moi même. Alors, je marchais la tête baissée, parce que je ne savas pas à quoi penser. Je cherchais dans ma tête des doigts sur des frettes et sur des touches noir et os; je cherchais des tubes d'acier vrombissant et des disque de métal et de bois percutant; je cherchais des roseaux vaporeux et des balalaika éthérée, des mandolines sautillante et des bouzoukis mystérieux. Et je ne savais pas quoi penser, parce que je ne t'avais pas vue.
    Mais il a fallu que j'entende prononcer ton nom. Par qui? Je l'ignore. Sans doute était-ce la voix d'un homme, je ne sais pas, je ne sais plus. Mais il a résonné et tourné dans ma tête, et chaque idée à vibré et s'est inclinée devant ton nom prononcé comme un choeur des Anges. Chacune s'eclipsa, et, pour ne pas se courber, ma tête se leva et te vit. Et me pupilles se dilatèrent, et mon coeur battit plus fort que ne pouvais le supporter mes tympans, et mes lèvres tremblèrent, brûlante de hurler ton nom, quand je te vis. C'était pourtant tellement evident que de là haut dans le ciel, tu dominais et régissait mon être entier, toi dont je n'ai pas dis le nom, de peur de me brûler la langue et de voir mes lèvres tomber en éclat de cristal comme du verre brisé. Je t'ai simplement vue. Je t'ai observée, un long moment, et j'avais largement oublié où mes pieds me menaient, et qui étais là. Il n'y avait plus que toi. Toi, et toi seule. Toi et ton croissant de sourire, nacré, précieux, illuminant mes pupilles jusqu'à m'en rendre aveugle. La lumière que les ténèbres n'avaient pas saisie. Et il n'y avait finalement, je suppose, que toi ou moi pour savoir combien de souvenirs tu me rappelais, à combien de limbes et combien de déception, mais aussi combien de sentiments et combien de sensation tu me renvoyais quand tu livrais au ténèbres de la nui ce croissant lumineux et souriant que tu dessinais dans le noir.
    Et puis, j'ai vu.

    Je pensais que le ciel était alors noir, très noir, au dessus de ma tête. Et bien que les lumières de la villes fussent des chiens tenus en laisse aboyant après la douce et rassurante obscurité de la nuit, elles n'ont pas réussies à cacher à mes yeux l'étoile que tu couvais sous ton sourire. L'étoile était petite, mais très brillante. Une sorte d'éclat lumineux, une touche finale sur un pointe de ton diamant nocturne. Un cadeau que j'ai cru sur l'instant que tu me faisais. Et finalement, j'ai réalisé.
    Ce n'était pas moi que ton croissant de sourire cherchait; ce n'était pas pour moi que tu brillais de tous les feux des yeux de Dieu. Ce n'était pas pour moi. Si a un seul moment, tu avais cherché mon regard, peut-être était-ce pour avoir le plaisir et la joie de me percer à nouveau, comme un ami que l'on scrute, et pour qui on s'inquiète, juste le temps de s'assurer qu'il est toujours là près de nous, puis qu'on quitte pour d'autre horizon après s'être assuré qu'il était bien là où on l'avait laissé. Ta lumière était braquée toute entière sur cete petite étoile qui était bien belle, dans le fond. Il m'a même semblé qu'il n'y avait qu'elle qui brillait dans le ciel; négligeable devant ta splendeur, méritante devant son effort. Elle était jolie, elle était nette. Sa lumière semblait douce à ton sourire, sa lumière senblait t'attirer, et mes yeux te voyais sans cesse te déplacer vers elle alors que le temps te faisais toujours suivre la loi horaire et attractive qui faisait se confondre vos deux lumières en une seule. Si bien que je ne savais plus d'où venait vraiment la lumière. De toi, joli croissant? D'elle, l'astre que tu avais choisi? Ni vers qui et pour qui elle se dirigeait. Vouliez vous vraiment, vous, la Lune et l'Etoile, m'éclairer moi de toute votre lumière pour me montrer tous les chemins et me laisser dans la souffrance du choix et de l'indécision? Ou, simplement, n'existiez vous plus que pour vous, Lune et Etoile, Etoile et Lune, Croissant de Lune et Lueur d'Etoile, Lueur de Lune et Croissant d'Etoile, et irradiiez vous la nuit entière des feux qui sont les vôtres?

    Alors j'ai détourné la tête, Lune. Pardonne moi, mais tu m'éblouissais trop. J'ai baissé les yeux, j'ai rabattu mes paupières, j'ai courbé mon échine, j'ai allongé mon pas, et j'ai rejoint la troupe qui avait maintenant pris bien de la distance. Il m'aait semblé que tu étais aussi loin de moi qu'eux l'étaient. Qu'ils étaient à des dizaines de secondes lumières, tout comme toi, Lune.

    Et quand nous sommes revenu, j'ai tenté de relever les yeux. J'ai essayé, je te le jure, Lune. Mais ton croissant avait tourné un peu, et la lumière était plus fort alors que la nuit, comme le temps avançait, était plus noire. Alors, j'ai cherché celui qui te transmettrait un message de mon coeur vers ton Croissant.

    J'ai posé mes yeux sur la flèche de la Cathédrale, et j'ai prié. Prié pour la Lune.
    Parce que je trouve qu'on ne prie pas assez pour la Lune.
    La Lune.
    La Lune.
    La Lune.

Tableau : Elemental Moon - Richard Sardhina

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Commentaires
S
Texte magnifique ..<br /> La Lune, merveilleuse, transcendante ..<br /> Sélénite, un rêve impossible.<br /> Alors je comtemple son iris. Cet iris se jouant de nous par de multiples clins d'oeil jusqu'au moment où elle se décide la coquine, à ouvrir entièrement son oeil nacré pour nous montrer que, envers et contre tout, elle nous surveille, nous transforme ou nous laisse coi. Merci à elle, merci à toi.
La Flamelosphère
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